Date de sortie : 08 juin 2016 · Durée : 117 min · Liste : Film 2016
Impression globale | 8.3 |
Histoire/scénario | 7.8 |
Acteurs | 9.3 |
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Synopsis : Une jeune fille débarque à Los Angeles. Son rêve est de devenir mannequin. Son ascension fulgurante et sa pureté suscitent jalousies et convoitises. Certaines filles s’inclinent devant elle, d'autres sont prêtes à tout pour lui voler sa beauté.
Réalisateurs : Nicolas Winding Refn · Casting : Elle Fanning, Jena Malone, Karl Glusman, Abbey Lee, Bella Heathcote, Keanu Reeves, Desmond Harrington, Alessandro Nivola, Christina Hendricks, Charles Baker
La simple évocation de Nicolas Winding Refn évoque, à elle seule, bon nombre d'interrogations et déchaîne les passions de cinéphiles invétérés : entre un Valhalla Rising soporifique d'un côté et la magnificence du bijou Drive d'un autre, il est, un peu comme Tarantino avant lui, le précurseur d'un cinéma incertain. Avec The Neon Demon, il tente de faire oublier le fiasco critique et commercial d'Only Gog Forgives et signe au passage une pépite fantastique, savoureuse et digne des plus grands. Car avec une telle introduction, les bases sont bétonnées. Avec une bande-sonore ahurissante, tant elle fascine et suscite l'émerveillement, le réalisateur aborde le monde de la mode avec une grande classe : il la dissèque sous toutes ses coutures, la retranscrit avec une mise en scène épique, tout en exploitant au mieux son personnage phare, la jeune Jesse (Elle Faning géniale), plongée malgré elle dans une fosse aux lions redoutables. Sa transformation est parfaitement retranscrite, visible tout du long, alors que chaque étape est matérialisée par une scène à forte sensation (on pensera à l'insouciante danse bercée par la Lune, sa rencontre avec un Desmond Harrington qui a bien changé depuis Dexter, au casting palpable qui va tout changer, menant au défilé tant attendu où l'adolescente se transforme en femme, faisant office de Black Swan). Et même si les longueurs se font très rares, le spectacle n'en perd une saveur et distille au compte-goutte son génie. En guise de final explosif, rien de mieux qu'un regard caricatural et ô combien absurde sur son trio de diablesses sexy sources de toutes les envies, mais néanmoins ligotées en enchaînées en leur for intérieur, vecteur d'un Démon de la Mode cruel et implacable.
@matt240490
The Neon Demon est foncièrement un film d'ambiance, il se vit au ressenti, aux évocations des images, face à ce spectacle esthétiquement beau, oppressant, terrifiant. Captivant, il fascine autant qu'il dérange, une fable belle et cruelle.
Il faut savoir que Nicolas Winding Refn a fait ce film à l'instinct, tout réécrit, retourné au jour le jour lors du tournage, avec notamment une fin complètement modifiée en cours de tournage.
J'avais peur d'un film "esthétique Tumblr", et c'est exactement ce que j'ai ressenti en allant voir The Neon Demon. De longs plans de jolis couleurs et éclairages, de jolies filles. Et cela pendant presque tout le film. C'est comme un clip, un long clip. Les scènes apportant quelque profondeur aux personnages sont trop rares, mais très bien jouées. Le sujet est vu et revu, superficiel. Le but de ce film semble si vain. Je me suis profondément ennuyée, ai eu hâte que ça se termine. La fin relève un peu l'intensité.
Mais tout cela reste, à mes yeux, bien inutile.
Etant grand fana des films à l'esthétique léchée, j'attendais avec impatience ce film. Et à mon grand dam, j'ai raté sa diffusion en salles. Par respect pour Winding Refn et son équipe, j'ai attendu le blu-ray pour profiter au maximum de l'expérience et... Quelle expérience ! J'en suis au 4e visionnage du film et je pense encore le revoir plusieurs fois...
Par où commencer...? La photographie est sublime, la bande originale incroyablement hypnotisante et excellente, et la réalisation de Winding Refn tout simplement époustouflante. Certainement son film le plus maîtrisé de sa Trilogie Néon (mon invention, je pense le faire breveter à la manière de la Trilogie Cornetto d'Edgar Wright). Il était parfois un peu brutal dans sa manière de traiter l'homme, trop manichéen et brut, mais ici, il parvient à dresser un portrait de la femme dans son intégralité par tous ces personnages et c'est du génie.
La photo du film, très symbolique impose plusieurs visionnages du film pour en saisir tous les mécanismes et symboles, mais reste très imposante tant elle est belle. Egalement méta, la manière de traiter le film sur la forme tant au niveau de l'image que d'autres aspects aide à analyser le monde de la mode qui est lui-même une métaphore de la société actuelle,etc. Ca fait un peu branlette intellectuelle (c'est toujours agréable la branlette quand même ), mais il suffit de voir le film sans a priori et préjugé pour pouvoir en comprendre son intérêt.
La musique de Cliff Martinez (qui fait la b.o. de Logan par ailleurs, une des raisons principales pour lesquelles j'irai voir le dernier wolverine) est hypnotisante, magnifique et terrifiante par moments. Cliff Martinez s'affirme. Je ne vais pas dire à chaque paragraphe parce que j'aurai plus de clavier si ça continue, mais encore une fois, elle sert la forme en reprenant des tonalités directement tirées de défilés et par métaphore de musique de club, etc.
Les actrices sont toutes formidables, Elle Fanning en premier et font un superbe taf, qui est n'est évidemment jamais l'intérêt premier dans le cinéma de Winding Refn (qui reste le total opposé d'un réa du style Xavier Dolan et la direction d'acteurs plus mise en valeur). Jena Malone dans le film est incroyable, et se donne à fond dans son rôle (tellement que ça en donne le vertige).
Et la réalisation de Winding Refn pour finir, quelle performance. Il est plus posé dans ce film, mais toujours aussi rageur et garde ses tics de réa bien particuliers qui divisent autant. Ca va être long de lister tout ce qui fait de la réalisation de NWR une énorme performance dans ce film, mais on peut résumer The Neon Demon comme étant la synthèse de tout ce qui fait Nicolas Winding Refn un réalisateur si diviseur, passionnant, talentueux et original.
La manière de raconter l'histoire peut en décontenancer voire dégoûter plusieurs : le réalisateur danois applique la grande règle du cinéma (pas forcément universelle, mais toujours importante à appliquer) du "Show, don't tell". Plutôt que de gaver le spectateur de longs discours, la forme est ici privilégiée pour dévoiler la vision du réalisateur et plus simplement de raconter l'histoire. Comme dans le milieu de la mode, tout est superficiel quand on regarde la surface, mais si on creuse plus profondément, on y voit de vraies histoires, personnages et intentions.
The Neon Demon n'est pas le genre de film qui prend le spectateur par la main, mais impose plutôt au spectateur de creuser, creuser la surface pour en découvrir son essence, sa substantifique moelle. Néanmoins, le film reste un superbe film qu'il est possible d'apprécier sans vouloir en décoder les différentes intentions. Pour tout ceci, The Neon Demon approche grandement de la perfection, mais je lui donne un 10/10 et un :smille: .
The Neon Demon est un grand film et est pour moi le film qui m'a le plus marqué en 2016, injustement boudé par le public et la critique.
"Are We Having a Party?"
Très bien écrit, merci de me donner envie & je vais suivre ton conseil et visionner ce film dès que possible
@eddie9felson merci ça fait plaisir ! J'espère que le film te plaira