Date de sortie : 01 janvier 2014 · Durée : 104 min · Liste : Film 2014
Impression globale | 4.0 |
Histoire/scénario | 4.8 |
Acteurs | 5.2 |
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Synopsis : Un homme dispose de cinq jours pour découvrir qui et pourquoi il a été kidnappé et enfermé pendant 15 ans sans explication.
Réalisateurs : Spike Lee · Casting : Josh Brolin (Joe Doucett), Elizabeth Olsen (Marie), Sharlto Copley (Adrian Pryce), Samuel L. Jackson, Lance Reddick (Daniel Newcombe), James Ransone
Nous n'avons pas l'ambiance poisseuse de l'original, ni le sadisme général qui s'en dégageait, c'est indéniable. Et la prestation se fait moins en finesse, c'est sur (avec un Samuel L Jackson qui cabotine, tout comme Sharlto Copley). Le sentiment de solitude dans lequel vit le personnage principal se fait beaucoup moins sentir.
Par contre, ce que l'on perd en finesse, on le gagne un brutalité. Et les quelques changement scénaristiques ça et là rendent les tenants et aboutissants de l'histoire bien plus ... sale que celle de l'originale. J'ai été le voir avec quelqu'un n'ayant pas vu l'original, et il a apprecié le film. Et moi, même si je n'ai pas pu m'empecher de faire le comparatif avec l'original (qui est quand même mieux, faut pas se voiler la face), j'ai passé un bon moment.
bof sa veaux pas l'original
Remake du film culte de Park Chan-wook sorti en 2004, Oldboy version Spike Lee conserve la même histoire, développe la même trame, mais use d'une mise en scène plus typée, à l'américaine, avec des combats au corps au corps caractérisés par une chorégraphie impressionnante et un réalisme indéniable. Point fort du film, l'action viendra cependant cacher trop brusquement la psychologie de Joe Doucett, qui perd en intérêt, en raison d'un développement trop timide. Son penchant trash, à la limite du gore, lui donnera son aspect badass, un peu comme la version coréenne et permettra aux puristes d'y retrouver une certaine fidélité. Pour le coup, c'est, comme bien trop souvent, une nouvelle réadaptation bien en deçà de son inspiration.
Original restera le meilleur, la version ricain ... a chier
La chose à ne pas faire pour bien critiquer ce film serait d’en parler comme si l’original n’existait pas. Comme si c’était une nouvelle histoire créée de toute pièce, et qu’on ne juge finalement que l’œuvre elle-même, sans comparaison. Sauf que nous, on en a rien à cirer : on a vu l’original au cinéma, et vu la méchante claque qu’on s’était pris, on va pas se gêner pour comparer les deux films !
Quelques années après le Old Boy de Park Chan-Wook (10 ans plus tard plus exactement), les américains mettent tout en œuvre pour réaliser leur vision de la chose, et permettre à ceux n’ayant pas vu le film coréen (c’est quand ils veulent !) de découvrir cette macabre histoire de vengeance.
Dès le départ, on ne trouve vraiment pas l’utilité d’une telle entreprise. Old Boy se suffit amplement à lui-même, aussi intriguant et traumatisant qu’il soit. Mais comme ce n’est pas vraiment la première fois que le pays de l’oncle Sam s’amuse à remaker tout et n’importe quoi, jouons la curiosité. Qu’apporte donc cette version dirigé par Spike Lee, avec en tête d’affiche Josh Brolin au lieu de Choi Min-Sik ?
Le point de départ reste le même : le héros, Joe Doucett, est un sale con, mari distant et père d’une petite fille de 3 ans. Un soir alors qu’il est encore ivre, il se fait capturer et enfermer dans un studio d’appartement, avec pour seul loisir la télévision. C’est par ce moyen qu’il apprendra qu’il est accusé du meurtre de sa femme, et qu’il est recherché activement par la police. Il est innocent, et ne comprend pas la situation dans laquelle il se trouve. Pendant quinze longues années, Joe restera séquestré, mais aussi nourri, par quelqu’un dont il ne sait absolument rien. Et quand il est enfin relâché, son ravisseur le contact pour qu’il puisse répondre à ces deux questions : qui est-il, et pourquoi a-t-il fait ça ?
Plus qu’un remake, Spike Lee tente une relecture honnête de l’œuvre coréenne. Certaines scènes sont identiques (en franchement moins bien, en démontre la fameuse séquence du marteau), d’autres s’intègrent plutôt bien dans le concept, et son choix de mettre Josh Brolin dans ce tourbillon d’incompréhension est judicieux tellement l’homme s’approprie parfaitement le personnage. Son charisme en impose, et son jeu est criant de vérité. De plus, ce Old Boy américain dégage une aura particulière, qui ne déplaît pas tant que ça, qu’on soit en terrain connu ou non.
Seulement voilà. Ceux qui ont vu l’original vont vite déchanter : il n’y a franchement pas grand-chose de neuf à se mettre sous la dent. Pire, connaissant la fin, cette version rame à nous plonger dans le récit, et certains acteurs font pâle figure : Sharlto Copley joue divinement mal et n’a franchement rien d’inquiétant comparé à son « homologue » coréen, Yu Ji-Tae.
La tournure que prend la finalité, en terme d’explication et des moyens déployés, est d’un too much déconcertant, même ridicule, là où le Old Boy venu de Corée transcendait son dernier acte par un simple album photo. Mais il est quand même important de souligner que le réalisateur a vraiment voulu amener une autre vision, quelque chose de plus terre à terre, moins ambiguë, qui pourrait plaire plus facilement à la populace. Une fin changée, pour une révélation finale identique.
Par ailleurs, son film n’est pas mauvais en soi, et ceux qui découvrirons cette histoire pour la première fois pourront grandement apprécier. Pour les autres, il arrive bien loin derrière car, honnêtement, une fois vu, on ne voudrait qu’une seule chose : se remater l’original.
POUR LES FLEMMARDS : La relecture n’est pas mauvaise en soi, elle est simplement inutile. L’âme de l’original n’y est pas du tout. Reste un Josh Brolin imposant.
http://lecinedesflemmards.wordpress.com/2014/08/05/critique-old-boy-de-spike-lee/
Je vais simplement reprendre quelques phrases que cite Djack :
"La chose à ne pas faire pour bien critiquer ce film serait d’en parler comme si l’original n’existait pas. Comme si c’était une nouvelle histoire créée de toute pièce, et qu’on ne juge finalement que l’œuvre elle-même, sans comparaison. Sauf que nous, on en a rien à cirer : on a vu l’original au cinéma, et vu la méchante claque qu’on s’était pris, on va pas se gêner pour comparer les deux films !
La relecture n’est pas mauvaise en soi, elle est simplement inutile. L’âme de l’original n’y est pas du tout."