Spider-Man 4 : confidences de Sam Raimi

Alors que son dernier film « Jusqu’en enfer » (sorti le 27 mai en France) continue de récolter les critiques considérablement positives du public et des critiques, Sam Raimi a récemment tout dit (ou presque) sur ce qui entoure son prochain projet : « Spider-Man 4 ».

Le talentueux réalisateur des trois premières aventures de l’Homme-Araignée confie ainsi qu’il a été extrêmement facile de le convaincre de diriger ce quatrième volet, qui plus est, Tobey Maguire avait déjà donné son accord pour re-camper le rôle-titre. Au cours de l’interview, on devine que Raimi est heureux de reprendre pour la quatrième fois les manettes, tout en insinuant qu’il prend à cœur les critiques et que mettre en scène des films comme Spider-Man requiert un esprit ‘responsable’ énorme.

Q: Le fait de réaliser un quatrième « Spider-Man » vous est-il venu facilement ? Est-ce que Tobey Maguire et vous êtes pressés de le faire ?
Sam Raimi : Je voulais le faire uniquement avec Tobey parce que mon intérêt réside dans le fait de faire vivre le personnage de la manière la plus profonde qui soit. Beaucoup de choses essentielles s’apprennent avec la familiarité. Je pense que ça nous permettra de le sonder beaucoup plus en profondeur en tant qu’être humain, et c’est ce qui m’intéresse vraiment cette fois.

Q: « Spider-Man 3 » a reçu des critiques mitigées, même si le succès a été au rendez-vous au box-office. Prenez-vous cela en considération pendant que vous développez le quatrième film ?
Sam Raimi : Est-ce que je tiens compte des critiques ? Oui, absolument. Tous les cinéastes veulent que leurs films soient appréciés. Je ne devrais pas dire ceci, mais je souhaite sans nul doute que mes films soient appréciés par le public. Je ne fais pas dans le type de film artistique qui me fera dire à moi-même ‘Même si ce public ne l’aime pas, ceci demeurera comme étant un travail d’art et sera apprécié dans quelques années ou que ça a une signification même sans le public’. Je suis un simple entertainer et je fais des films pour l’appréciation du public. Quand ils n’aiment pas, je n’ai rien pour me défendre. Si une critique n’apprécie pas, on a l’habitude de dire ‘Oh, il me hait’, ou ‘c’est mauvais, ils n’aiment pas’. À chaque fois que je reçois une mauvaise critique, j’essaye surtout de ne pas trop m’y attarder, mais c’est très affectant. Vous voulez vraiment faire plaisir aux gens.

Q: Y a-t-il eu une différence considérable entre travailler sur une grosse saga et diriger une plus petite production comme « Jusqu’en enfer » ?
Sam Raimi : Avec ces films « Spider-Man », que j’ai aimé faire, il y a toujours beaucoup de responsabilité sur les épaules des réalisateurs – et des producteurs, sur les épaules de tout le monde – parce que vous traitez avec un personnage qui a existé depuis une quarantaine d’années, qui est adoré par des gens partout dans le monde, et les gens ne se voient pas comme simple propriétaires de Spiderman, ils voient également en lui un héros. Des générations de personnes sont ainsi, aussi, vous devez être prudent sur comment s’effectue le portrait. Vous devez avoir beaucoup de respect pour la propriété de tout un chacun, sur ce que ce personnage représente pour eux. Voilà pourquoi j’ai utilisé le mot ‘responsabilité’. Et c’est un boulot génial, mais c’est beaucoup plus libérateur de s’éloigner un peu de ça et de travailler sur vos propres personnages dans un domaine où personne n’attend rien d’eux, parce que personne ne les connaît. Vous êtes vraiment libre de faire tout ce que vous voulez. Il y a ainsi beaucoup plus de libertés qui accompagnent le film indépendant ‘Jusqu’en enfer’.

Q: Le fait d’avoir retrouvé ces libertés vous a-t-il poussé à retourner dans l’univers Spider-Man?
Sam Raimi : Je le souhaite vraiment. Je me sens comme si j’étais en vacances et que je voulais revenir. Et je sens que j’ai beaucoup appris, en travaillant avec une contrainte de temps et sans les gadgets et les outils qui ont été mis à ma disposition sur les films ‘Spider-Man’. J’ai eu à travailler avec moins de choses. Je me rappelle que, maintes fois au cours de ce processus, mon assistant-réalisateur Michael Moore venait me voir et me disait des choses comme ‘Sam, tu as encore une heure et tu as eu huit prises. Qu’est ce que tu veux faire’. Et je me disais ‘Oh mon dieu, nous allons les tourner que demain’. Et il rétorquait ‘Tu ne viens pas ici demain – tu ne reviendras plus, le budget ne te le permet pas. Tu as 55 minutes maintenant. Comment vas-tu avoir la prise ?’ Tout d’abord, je pourrais paniquer, puis je pourrais me remémorer les essentiels dont j’ai besoin et je pourrais me dire ‘Ok, quel est le point essentiel de cette scène, quel est le noyau de ce je recherche ?’ Voici à quoi le personnage de l’histoire est confronté dans cette scène, elle réalise ceci, et c’est là que la scène prend fin. Et je peux avoir cela avec un effort de mon actrice ainsi qu’une petite touche d’effet d’éclairage. Peut-être qu’elle serait sortie, aurait vu le soleil se coucher et aurait réalisé qu’elle n’aurait pas beaucoup de temps. Avec un simple gel colorant et une lampe estompée, elle se rapprochait alors un peu plus, elle peut facilement regarder en direction de la lumière, pour suggérer qu’elle voit le coucher de soleil, un peu de vent pour aider l’idée d’un soleil couchant et elle transmettra une évidence par ses yeux. À ce moment, la caméra se déplacera un peu pour souligner cette découverte, une petite dose de peur surgira au moment où elle réalise qu’elle n’a plus beaucoup de temps avec la lumière qui diminue, puis elle quitte le cadre. Avec cette prise, je me rappelle que je peux avoir tout ce dont j’ai besoin alors que je pensais qu’il me faillait faire huit prises. Et c’était revigorant. Ça n’aurait jamais dû être ces huit prises de toute manière.

Dans une autre interview, Raimi a été questionné sur le Lezard, un méchant très attendu par les fans. « Ce serait absolument génial, mais je ne cherche pas ce genre de choses. J’essaye avec le scénariste de trouver l’histoire d’origine de Peter Parker et trouver le parfait conflit auquel il devra faire face. Ainsi, il pourra évoluer en tant qu’être humain et faire face à cet enjeu ou bien périr. Il est plus question de trouver le méchant qui illustrera le mieux la meilleure histoire de Peter. »

Alors que « Jusqu’en enfer » est actuellement exploité en salles, « Spider-Man 4 » est prévu sortir le 6 mai 2011 exactement.