Figure du cinéma mexicain, réalisateur visionnaire nominé aux Oscars, auteur de « Pan’s Labyrinth », « Hellboy », ou encore « The Devil’s Backbone », Guillermo Del Toro est aujourd’hui aux commandes de « The Hobbit ». Il a bien voulu dévoiler ses projets pour ce film, dont des nouvelles sur le dragon Smaug, Doug Jones dans la peau de Elvin King, Guillermo Navarro, Elrond, sa version de « Dr Jekyll et Mr Hyde », « Frankenstein », et plus encore.
Au cœur de la préparation de « The Hobbit », del Toro doit lire énormément de documents mais reconnaît que certains d’entre eux sont vraiment intéressants. « Lorsque je relis ‘The Hobbit’ pour me lancer dans l’écriture des scripts, j’avais l’idée que c’était un livre qui reflétait l’expérience de la génération de J.R.R. Tolkien de la Première Guerre Mondiale. Peter Jackson est un grand fan des livres sur la Première Guerre Mondiale – actuellement, j’en lis beaucoup, je me documente sur la situation de l’Angleterre à cette époque et tout. Cela peut paraître ne pas avoir d’importance, mais ça en a. On trouve beaucoup de questions d’ordre morale qui ont un rapport au livre et par conséquent aux films » dit-il.
Concernant l’apparence de Smaug, elle est en train de se préciser rassure le réalisateur qui travaille avec les illustrateurs de Tolkien, John Howe et Alan Lee. Le personnage sera en en grande partie en CGI, à part quelques scènes où Smaug interagit avec l’espace physique du Mont Solitaire.
Guillermo Del Toro a ensuite déclaré qu’à part Howard Shore, il aimerait travailler avec Guillermo Navarro, un des directeurs de photographie avec qui il avait déjà travaillé. « J’en ai parlé avec Peter et ils sont contents de le prendre à bord du projet » continue-t-il.
Au réalisateur de poursuivre avec la confirmation de Ian McKellen et de Andy Serkis dans le casting. Qu’en est-il de Doug Jones ? « J’aimerais trouver un rôle pour Doug. Ce n’est forcément Elvin King. Je pense qu’il y a un rôle qui lui sied, mais ce n’est pas Elvin King » lance del Toro. Parler de Viggo Mortensen serait par ailleurs encore dans l’incertitude totale. « J’aimerais prendre un café et discuter avec lui. Si on crée une situation où l’acteur pense être invité et si on s’aperçoit ensuite qu’il n’est pas fait pour le rôle, il se sentira humilié. Cela porterait atteinte à notre relation et au projet. Nous faisons vraiment attention à ne pas mentionner de nom, jusqu’à ce que les pages nous disent ce qu’il faut faire » explique-t-il. Enfin, Hugo Weaving devra être contacté pour jouer Elrond.
Il semble qu’après « The Hobbit », la prochaine décennie de la vie de del Toro soit déjà planifiée. « La plupart de mes films sont chez Universal. Cela inclut ‘At the Mountains of Madness’, ‘Saturn and the End of Days’, ‘Frankenstein’. Certains de ces films ont déjà été écrits ou ont fait l’objet de traitements. Alors, aussi incroyablement chargé et baroque que cela puisse être, chaque chose est à sa place » dit-il.
Grand fan de « Dr. Jekyll et Mr. Hyde », del Toro pense toutefois raconter l’histoire d’un angle différent. « Si vous racontez entièrement l’histoire, on ne peut la voir uniquement comme une histoire de répression, de l’accumulation de répression jusqu’à ce qu’elle se manifeste comme un monstre. Hyde est certes une créature du désir souterrain, mais c’est plus que cela. Je pense que dans chaque histoire de dépendance, on dirait que les gens sous-estiment l’effet de la dépendance sur la personne. Ce que Hyde donne à Jekyll est tellement puissant qu’il peut être étudié » insiste-t-il.
Sa version de « Dr. Jekyll et Mr. Hyde » se déroulera à la même période que le roman de Robert Louis Stevenson. « Je voudrais faire une série de films d’horreur de l’époque victorienne, car cela fait partie de l’héritage qui se perdait. Plus on est de fous plus ont rit ! Voilà une manière de revisiter les aspects sociaux et psychosexuels qui recouvraient les films d’horreur de ce temps ».
Il termine avec « Frankenstein » qui, précise-t-il, ne sera pas une adaptation littérale du roman de Mary Shelley. « J’aimerais bien mais ce sera des mini séries. Il y a des aspects de l’œuvre qui est le dialogue entre la créature et le créateur, par exemple, la créature comme un enfant perdu du paradis. Cela n’a pas vraiment été explicite. Sur le plan du design, il y a plusieurs manières d’approcher la créature et nous sommes en train de faire quelque chose de différent. Pour vous donner une petite idée, j’aimerais que Bernie Wrightson dessine la créature. Si vous connaissez Bernie et si vous savez comment il dessine, alors voilà la créature que je veux » a-t-il indiqué.