« Je suis un gosse dans une boutique de bonbons » a lancé Frank Miller, réalisateur de « Sin City » et « 300 », en faisant allusion à The Spirit de Will Eisner, un blockbuster potentiel inattendu.
L’histoire basée sur la célèbre bande dessinée de Will Eisner, qui raconte l'histoire d'un super-héros qui revient à la vie pour se venger. Eisner n’a peut-être pas vécu suffisamment longtemps pour voir des acteurs tels que Samuel L. Jackson, Eva Mendes, Scarlett Johansson ou encore Gabriel Macht, faire vivre ses personnages excentriques à l’écran, mais Miller sent toujours sa présence tous les jours.
« Je n’avais que 13 ans lorsque je suis tombé sur « The Spirit » de Will Eisner, publié par Jim Warren, et j’étais impressionné ! » se souvient le romancier qui s’est converti en réalisateur. « J’ai pensé que c’était un nouveau dans les BD, parce que ce qu’il faisait était très différent. J’ai adoré ! Une nuit, j’ai pris le dernier numéro de ‘The Spirit’, et j’étais si excité que je me suis arrêté sous un réverbère, dans le Vermont où je vivais, et je le lisais sous la lumière. C’était l’histoire de Sand Saref, laquelle constitue maintenant la base de ce film » continue-t-il.
L’intrigue tourne autour d’un des plus vieux héros de la BD ; il n’est toutefois pas question de cape. L’accessoire le plus cher qui apparaîtra est un morceau de sol sur laquelle se tiendront occasionnellement les acteurs, qui fera office de « butte herbeuse »…
« Nous sommes une nouvelle génération de la nouvelle ère d’effets spéciaux » explique la productrice et auto-proclamée tarée de BD, Deborah Del Prete. « Nous essayons de nous mettre à un niveau plus haut. Nous avons fait ‘Sin City’ et ‘300’… Ce sont tous deux de beaux films, mais celui-ci est vraiment du Frank Miller du début à la fin ».
En ce jour particulier, Macht (« Because I Said So ») est vêtu tout en noir : chapeau, trench coat, pantalon, chemise, ainsi que le masque à la Robin de Spirit, qui contrastent avec la cravate rouge vif. « Denny Colt est un ancien flic tué en service » explique Macht à propos du personnage, qui influencera plus tard des créations telles que Crow. « Il revient mystérieusement à la vie… J’ignore s’il sait exactement qui il est, en plus du fait qu’il combat le crime, aime les femmes, et se bat pour la vérité, la justice et les valeurs de l’Amérique » poursuit-il.
Et devinez la femme qu’il aimera… « Les gens vont trouver une facette différente de Scarlett Johansson » avance Del Prete concernant l’actrice, qui a inspiré Miller pour développer le rôle initialement mineur du personnage Silken Floss. « Elle est magnifique dans le personnage ; en fait, elle n’a pas encore fini son tournage. Elle est très drôle, très sexy, et très différente de ce qu’elle était dans d’autres films » a-t-elle révélé.
Eva Mendes (« Ghost Rider »), quant à elle, a été choisie pour interpréter la femme fatale Sand Saref. « Eva possède une colère vive en elle. A part son talent, sa beauté, elle a le mordant dont le personnage a vraiment besoin » sourit Miller.
Du mordant, ce serait également le mot clé du personnage de Jackson dans le rôle d’Octopus. « L’Octopus a toujours été un pantin dans les anciennes BD, mais je savais que nous ne pourrions pas tenir deux heures avec un type inconnu. Voilà pourquoi Sam Jackson m’est venu à l’esprit ; il serait le parfait méchant pour ‘Spirit’. Il m’a paru qu’il avait une part de cela en lui, qui n’attendait qu’à sortir » explique Miller.
Cette fois, Jackson aura le crâne rasé, des rayures dans les sourcils, cinq points rouges au milieu de son front et un costume qui fait ballotter plus de cuir, de boucles et de fourrure qu’un accident de voiture entre Michael Jackson et Zsa Zsa Gabor. « Je suis esclave de la mode, que puis-je vous dire d’autre ? » rigole l’acteur. « Je voudrais avoir une figurine pareil à Noël ».
Quelques semaines avant que le film n’arrive en salles en janvier 2009, Jackson pourrait voir son souhait se réaliser. Les producteurs promettent un film plus drôle et plus coloré que « Sin City », et quelque chose de plus conviviale que « 300 ».
« Spirit de Eisner est un vrai héros US ; c’est l’homme qui essaie de faire de son mieux et qui répare les torts » explique Del Prete à propos du film, qui se déroule dans les temps modernes. « Il y a beaucoup de comédie dans ce film. Visuellement, il y a sans doute des sensibilités de film noir, mais il y a également beaucoup d’humour » dit-elle.
Comme on l’a dit, « Spirit » c’est également beaucoup de Frank Miller, lequel a choisi d’utiliser la technique de l’écran vert. « La technologie est en train d’exploser tout autour de nous » reprend-il manifestement revigoré par l’inattendu nouveau chapitre de sa vie. « Je vois une grande et belle collision entre l’animation et des BD d’action, et je suis en train d’être le témoin de toutes ces forces. C’est un moment très excitant ! » s’enthousiame-t-il.
Frank Miller sur le tournage du film :