Billet du préjugé
Salut les Amis, comme je n’ai pas vu ce film, je vais donc vous donner mon avis : « Mon préjugé … »
Je m'attaque à un golem aux pieds d'argile : je préjuge de Deadpool (la B.A tout du moins)
J'ai vu cette B.A et une question fondamentale m'assaille immédiatement. A quelle moralité s'adresse-t-on qu'on nous met face à ce mort virtuel ? On taquine beaucoup de n'importe quoi, et une première chose m'a sautée à l'esprit : ce comparatif cynique qu'on peut faire de tous les bourreaux à travers le monde de se repaitre de leur satisfaction à rire d’avoir transgressé un interdit et une conduite morale qui oblige (donc l'ensemble qui regarde la projection) à aider les plus faibles.
Je ne peux m'associer au plaisir de voir Deadpool pour plusieurs raison. Notamment, en 1, parce que le personnage à un passé visuel qui mériterait des retouches tant son réel est bâclé dans son histoire en tant qu'image.
En 2, c'est un univers glauque en auto flagellation, mais également en auto satisfaction, qui n’a d’égal que les beaufs qui sirotaient leur apéro dans les bouges perdu avec l’enseigne « Talbot » des années 70-80.
En termes de markéting j'imagine beaucoup de tueurs dans les dictatures et dans les zones de guerres et dans le monde entier qui doivent se réjouir de la sortie prochaine du film. Et peut-être même autant que d’un film de propagande terroriste. D’autant que le réalisateur ne garantit aucune teneur de second degré bien écrit ni bien clair pour qu’on le distingue efficacement. Et, les yeux des petits arriveront malheureusement tôt ou tard devant cette ignominie.
J’ai personnellement publié en BD en 1997 une illustration de la nouvelle de Jack LONDON : « La force des Forts » - (NDLR résumé : Des tribus forment la première idée de civilisation, pour lutter contre un ennemi commun qui décime et anéanti les cultures).
Le plus fort est au service du plus faible pour une idée pas débile, la survie d’une civilisation. Et de mon point de vue tout Art est politique. C’est ce qui fait son sens. Je suis donc en droit pour l’avoir fait moi-même, de me demander à quel courant politique ces auteurs qualificatifs appartiennent. Je peux être interrogé aussi pour le répugnant « SALO » de Pasolini.
Nous, en tant que fan, sommes des enfants gâtés du cinéma, et de l’image. On a tout on a tout eu, on a trop : on a grandi avec les progrès de la technologie.
Alors le motif, est de définir Deadpool et son « je m’en foutisme » qui se devrait de passer pour drôle ? – En antinomie (musique de Superman à contre-emploi). Je ne suis pas d’accord !
Les réalisateurs sont les pires. Ils sont tous les N+1 pourris au sucre trop gavés de ce qu'ils n'ont plus à espérer, gras, d'un imaginaire malnutri. Deadpool est leur AVC ou plutôt le nôtre et je me réveille paralysé d'une partie du cerveau. Tellement que mon hypophyse se calcifie et que j’en perds autant l’équilibre que le verbe.
Je proclame haut et fort que l'image est perçue et est (à cheval entre présentation et représentation) comme un symbole de réalité et qu'en principe de précaution elle se doit de servir l'intérêt commun, l'intérêt humain. On distingue et on oppose les « Généralités Idiotes » et l'Universel et que la mort "représentée" (et transformée en curiosité morbide ou « en servant de pont à … » - influence les esprits mal mûris (les enfants criminels sont des exemples illustrant parfaitement ceci).
C'est pour cela que je trouve que Deadpool est une escroquerie du divertissement, parce qu'il s'adresse directement au publique. Hors, on ne s'allonge pas sur un cadavre d’une victime qu'il soit faux ou vrai ou mi faux ou mi vrai. Mi-figue mi-raisin ! J’irai même jusqu’à dire que le X-Rated est inapproprié car pas assez suffisant.
Pour finir et j’insisterais sur ce point, c’est que la preuve de l’indistinction des limites, c’est quand plus rien ne choque, et que l’expression « repousser les limites », n’a rien de glorieux. Aussi, les propagandistes ont tué le cinéma en rendant le meurtre comme idéal cinématographique. Et qu’aujourd’hui, aller dans ce sens est sinon débile, faire preuve d’un cruel manque de discernement, extrêmement dangereux pour les enjeux politiques du monde. Et, je crois qu’il faut résister. Et qu’il ne faut pas minimiser les risque de la bêtise la plus lisse, et la plus présentable. Reste à confirmer que Deadpool est bien immonde sous son beau costume lisse, rouge vermillon, et que, ça n’est certainement pas pour rien.
Que s’il est un trou du c.l « en soit », le personnage trop incarné par le film (réalité effective technique), en est bien un je le confirme comme tous ses créateurs.
Bien à tous,
Très amicalement,
C’était le Billet du préjugé.