Don Mancini, le papa de la poupée maléfique et réalisateur des deux derniers volets de la franchise Chucky était à Montréal vendredi dernier pour présenter La malédiction de Chucky en première nord-américaine dans le cadre du Festival international de films Fantasia.
Toujours hantée par l’âme du tueur en série Charles Lee Ray, la petite poupée aux cheveux rouges débarque dans une famille vite endeuillée par la mort mystérieuse de la maîtresse de maison (Chantal Quesnelle). Sa fille paraplégique, Nica (Fiona Dourif), se retrouve désemparée dans une grande maison gothique qui abrite désormais sa sœur (Danielle Bisutti), son beau-frère (Brennan Elliott), leur fille de cinq ans (Summer H. Howell), ainsi que leur jeune fille au pair (Maitland McConnell). La réunion de famille va vite tourner au cauchemar alors que Chucky (toujours doublé par Brad Dourif) commence à terroriser sournoisement la maisonnée.
Chucky 6, le re-re-re-re-retour
Voilà 25 ans que la poupée «serial killer» déambule dans les esprits apeurés des petits et grands. Dans La malédiction de Chucky, sixième titre de la franchise, le scénariste, réalisateur et créateur de la poupée possédée, Don Mancini, revient aux sources de l’histoire qu’il a imaginée lorsqu’il était encore étudiant à l’université.
«Je voulais faire un film d’horreur qui retourne aux racines du film de 1988, avec des nouveautés comme le handicap de l’un des personnages, la nuit orageuse et la maison gothique», a expliqué Don Mancini.
Après Le fils de Chucky, long métrage au contenu horrifique plus léger, Don Mancini, scénariste de formation, signe son deuxième film de la franchise en qualité de réalisateur.
«J’ai fait une comédie avec Le fils de Chucky. Avec La malédiction de Chucky, je voulais évoluer dans un style plus proche de celui de Brian De Palma, Dario Argento ou Alfred Hitchcock, jouer avec la caméra, insérer plus de scènes de suspense visuel.»
Comme bon nombre de films du genre (et dans la veine des trois premiers titres de la saga), La malédiction de Chucky est basé sur la juxtaposition d’éléments de surprise.
«Dans ce film, Chucky est une bombe à retardement, on sait qu’il existe et qui il est vraiment, mais les personnages, eux, ne le savent pas, a dit le réalisateur. L’un de mes objectifs était de créer des situations terrifiantes alors que la poupée ne bouge pas.»
Photo Universal Pictures
L’origine du mal
En un quart de siècle, Chucky a fait bien du chemin, faisant rire certains spectateurs avec ses mimiques franchement mécaniques, en traumatisant d’autres pour les exactes mêmes raisons, comme ce fut le cas pour Fiona Dourif (True Blood), qui tient le rôle principal dans La malédiction de Chucky, en plus d’être la fille de l’acteur Brad Dourif (voix de Chucky) dans la vie.
«Chucky a toujours été présent dans ma vie, a confié l’actrice. Je me souviens avoir accompagné mon père dans un studio et l’avoir entendu hurler avec cette voix. Ça m’avait terrifiée. Ensuite, il m’a emmenée à une première, j’avais 8 ans, je n’ai pas supporté et ça m’a traumatisée.»
Cette terreur, Don Mancini la distille en jouant sur la pédiophobie (peur des poupées) et l’inquiétante étrangeté que l’on peut ressentir à la vue du caractère anthropomorphique de Chucky.
«Nous avons tous une réponse assez primaire face aux effigies, car elles sont une distorsion de l’humain, a expliqué le cinéaste. C’est aussi ce qui motive la peur de vieillir, en tout cas en ce qui me concerne, le fait d’être terrifié par son propre reflet dans un miroir.»
Mélangez à cela une fascination pour les poupées tueuses rencontrées aux détours d’épisodes de Twilight Zone (The Talking Tina en particulier) ou dans l’un des récits de Dead of Night, ajoutez un soupçon de dialogue et vous obtenez la saga Chucky.
La malédiction de Chucky sera disponible le 8 octobre, uniquement en Blu-Ray et DVD.