un autre:
S’occuper des Sons of Anarchy est d’une simplicité déroutante à côté des ennemis vicieux auxquels se mesure Charlie Hunnam dans son nouveau rôle.
L’acteur britannique de 33 ans, qui incarne Jax Teller, le président d’un club de motards dans la populaire série du réseau FX, a troqué sa veste de cuir pour une armure en tant que vedette de Rives du Pacifique», nouveau film de science-fiction qui est un véritable spectacle.
«Je suis un mec très physique, j’aime donc les rôles physiques, mais je ne m’étais jamais retrouvé dans une situation où je me demandais si j’allais passer à travers», a indiqué l’acteur. «C’était très intense.»
Mis en scène par Guillermo del Toro, le réalisateur culte des «fanboys», Rives du Pacifique est un film d’action bruyant, impétueux, rempli d’effets spéciaux qui a été décrit comme un mélange de Transformers et de Godzilla. Et on trouve d’ailleurs des allusions aux films japonais classiques mettant en vedette des monstres tels que Godzilla, Rodan et Mothra, les antagonistes étant des créatures marines à l’aspect préhistorique.
Connues sous le nom de Kaijus, ces créatures ont été créées pour attaquer et détruire les villes côtières afin de permettre aux extraterrestres d’envahir la planète. Pour lutter contre ces monstres puissants et effrayants, les humains ont développé des robots tout aussi féroces appelés des Jaegers, chacun contrôlé par deux pilotes, situées dans la tête de la machine.
Pour son rôle de Raleigh Becket, un pilote traumatisé par sa dernière bataille avec un Kaiju, Charlie Hunnam a passé pas mal de journées de 14 heures sur une machine elliptique à porter une armure de 25 livres. «Je me suis vraiment fait mal au dos. J’ai cassé deux de mes disques en tournant les scènes dans le casque du robot. La machine elliptique était pénible, mais je portais cette armure qui pesait une tonne pendant que 250 gallons d’eau se déversaient sur moi. J’ai fait ça pendant 27 jours et ça a été incroyablement difficile.»
Par contre, ce qui n’a pas été compliqué a été d’obtenir le rôle.
Guillermo del Toro a indiqué qu’il était un amateur de l’acteur depuis Nicholas Nickleby (2002) et Les fils de l'homme (2006) et qu’il voulait travailler avec lui depuis qu’il avait envisagé de lui confier un rôle dans Hellboy 2 (2008).
Selon Hunnam, il n’avait pas le physique du prince dans le deuxième opus des aventures de Hellboy («Ils avaient déjà choisi la princesse et je ne lui ressemblais pas assez. Ils voulaient des jumeaux, a-t-il expliqué). Mais del Toro a été suffisamment impressionné par le jeune homme pour rester en contact.
«Je l’aime beaucoup, a indiqué Guillermo del Toro. C’est un acteur avec beaucoup de fraîcheur qui a bon caractère et un cœur pur. Quand je l’ai rencontré, il me faisait penser à un grand enfant et je lui ai dit qu’un jour, nous travaillerions ensemble.»
Quand est venu le temps de choisir les comédiens pour Rives du Pacifique, le réalisateur a indiqué que sa conversation avec les producteurs de Legendary Pictures avait été très rapide.
«Ils m’ont demandé qui je voyais en Raleigh Becket, et je leur ai répondu que je voyais Charlie Hunnam. Ils ont donné leur accord et c'est tout», s’est-il souvenu.
Charlie Hunnam se rappelle de l’enthousiasme de del Toro pour le projet.
«Il me disait que ça allait être épique, qu’il y aurait des robots, des monstres, que je piloterais les robots et que je tuerais des monstres», a-t-il dit.
«Il m’a simplement offert le rôle comme ça. C’est la plus grande chance que j’ai jamais eue et c’est ironique que cela ne m’ait pas demandé plus de travail que ça.»
Bien qu’Hunnam ait aimé travailler sur cette superproduction, il a expliqué qu’il n’était pas particulièrement intéressé à continuer dans la même veine.
«Je viens du monde du drame et du crime, c’est vraiment mon métier. J’ai grandi avec un père criminel, et ça m’a toujours fasciné. Mais c’est ce qui est merveilleux de mon travail: je peux faire des choses complètement différentes d‘une fois à l’autre.»
Charlie Hunnam a quand même souligné que si Rives du Pacifique devient un meilleur vendeur au guichet, il pourrait bien envisager de faire une suite si del Toro le lui demande. Mais, pour l’instant, il est ravi de son rôle dans Sons of Anarchy tout en essayant de faire porter son scénario sur le prince hongrois Vlad III à l’écran. Il travaille également à un autre projet sur la culture gitane en Angleterre, qu’il espère pouvoir diriger.
Mais il n’a aucune intention d’arrêter de jouer. Il a indiqué qu’il avait l’impression d’avoir à travailler d’arrache-pied avant d’être constamment satisfait de ses prestations.
«J’y travaille! Mais la variété fait tout le sel de la vie, et je ne me suis jamais senti comme un simple acteur. Je suis plus un collaborateur et ma vie, en ce moment, est de jouer.»
Si on se fie aux bandes-annonces, Rives du Pacifique ressemble à une espèce de Transformers de plus. Or, sachant que Guillermo Del Toro en est à la barre, on peut s’attendre à autre chose.
«Il y a deux grands genres cinématographiques. Le premier, c’est le film de monstres géants, le Kaiju. L’autre, c’est le film de robots de notre enfance. Rives du pacifique réunit les deux genres, à la fois en termes d’histoire, de cadre et de grandeur», a expliqué Guillermo Del Toro, qui est coscénariste, réalisateur et producteur du film.
Les monstres géants, nommés des Kaijus, vivent dans les profondeurs marines et attaquent la Terre sans répit depuis des années. Les robots, ce sont les Jaegers, armes formidables inventées par les hommes pour tenter de se défendre. Chaque Jaeger est opéré par deux pilotes dont les cerveaux sont reliés par un pont neurologique.
Le scénario de Travis Beacham inclut également des éléments de mystère, propres à jouer sur les cordes sensibles du public. «Une partie de l’attrait qu’exerce l’océan vient du fait que les secrets y sont bien cachés. Les mythes abondent sur les monstres des mers, des serpents géants et toutes sortes de créatures. Nous avons peur, de manière primaire, de ce qui sort de cette obscurité», a-t-il expliqué.
En plus du mystère, le producteur Thomas Tull a été sensible à d’autres aspects de l’histoire. «On y voit l’humanité confrontée à quelque chose de complètement impensable et de totalement accablant. Il faut que tout le monde s’assemble pour combattre la menace. De plus, l’idée d’être envahi de l’intérieur est un concept très intéressant», a-t-il détaillé.
Des robots et des hommes...
C’est pour cela que Guillermo Del Toro n’a pas pensé un seul instant qu’un unique pays pouvait lutter contre les Kaijus. «J’ai trop vu de films dans lesquels un pays sauve le monde. Je voulais vraiment que le monde entier sauve la planète. Nous avons donc un commandant noir, une Japonaise, des Chinois, un Péruvien, un Américain, des Australiens, un britannique, etc. Ils sont tous indispensables», a-t-il précisé.
Les fameux Jaegers font la taille d’un immeuble de 25 étages. Au sommet se trouve le poste de commandement, dans lequel prennent place les deux pilotes, un seul n’étant pas suffisant pour piloter cette immense machine. Deux pilotes sont nécessaires, dont les cerveaux sont reliés par un pont neurologique. «Ils deviennent une seule personne, ils sont complètement fusionnés avec l’autre et avec la machine. Pour y arriver, il faut être prêt à donner accès à notre âme», a détaillé le cinéaste.
Les postes de commandement des Jaegers ont été reproduits sur un plateau nommé «Conn-pod» à l’intérieur des studios Pinewood de Toronto. Installés sur des cardans hydrauliques, ceux-ci donnent aux acteurs — harnachés dans des armures de 25 livres — et au public l’illusion d’être directement dans le siège du conducteur!
«Je voulais que les mouvements des Jaegers et que les batailles avec les Kaiju soient très intenses. Les acteurs réagissent aux impacts d’une manière physique, immédiate et viscérale. Quand ils tapent un Kaijus, ils le font vraiment et quand ils se font taper, le mouvement que nous donnons au plateau les fait vraiment bouger», a-t-il dit.
Effets spéciaux sur mesure
Les batailles entre Jaegers et Kaijus ont été créées par les studios Industrial Light & Magic (ILM), dont c’est la première collaboration avec Guillermo Del Toro. Le cinéaste a également tenu à collaborer de près au design des Kaijus qui, comme les Jaegers, possèdent chacun un look unique.
Chaque monstre a une personnalité et des traits de caractère, en plus d’avoir des habiletés guerrières spécifiques. «Ils fonctionnent à l’instinct et possèdent une intelligence tactique. Ils sont capables de prendre des décisions immédiates sur un champ de bataille, ce qui donne quelques surprises à l’écran.»
Les Jaegers sont uniques, à la fois en terme de design et de fonction principale. Comme le souligne le cinéaste, «chaque fois qu’un Jaeger se lance sur un Kaiju, c’est un combat différent.»
John Knoll, responsable des effets spéciaux d’ILM a donc dû étudier de près les monstres et les machines pour développer les combats par ordinateur.
«Nous savions que ce projet serait énorme et très complexe. Chaque séquence d’effets spéciaux possède ses propres défis. Il faut donner vie à ces personnages, les faire évoluer dans un environnement. Les batailles se déroulent sur l’eau, sur les surfaces solides de bâtiments et de routes, parfois complètement sous l’eau, dans laquelle il faut montrer des algues et du plancton, etc. Chaque scène était un cocktail subtil d’éléments qu’il fallait mélanger adéquatement», a détaillé John Knoll.
Car, pour Guillermo Del Toro, il fallait que les scènes de batailles soient dramatiques et théâtrales. Dès le départ, le réalisateur a demandé à ce qu’il y ait toujours quelque chose dans l’atmosphère autour des monstres et des robots, qu’il s’agisse de pluie, de neige, de brume, de fumée ou de braises.
Le film se concentre la solidarité, la force du nombre. Pas parce que nous sommes forts ou invincibles, mais parce que, ultimement, nous avons besoin les uns des autres. C’est une histoire de solidarité, de force et de foi en l’humanité», a conclu Guillermo Del Toro.
Un russe de chez nous!
Vous connaissez Robert Maillet. Ce lutteur de plus de 2,15 mètres, natif du Nouveau-Brunswick est au générique de nombreux films, dont le premier Sherlock Holmes de Guy Ritchie ou le 300 de Zack Snyder.
Dans Rives du Pacifique», son accent de francophone lui a valu d’être choisi pour incarner Aleksis Kaidanovsky qui manie, avec sa femme, le Jaeger Cherno Alpha russe.
«J’ai beaucoup aimé avoir un rôle dans lequel j’aide à ce que la Terre ne soit pas détruite. Je fais partie de l’équipe de Jaeger, qui se bat contre de terribles monstres qui ne veulent qu’une chose: nous annihiler», a-t-il détaillé.
«Le Cherno Alpha n’est pas aussi lisse, brillant et moderne que les autres Jaegers. Le nôtre est plus «vieille école» et il ressemble à un tank. Il a une allure très militaire, très vieillotte, très russe!»
Ron Perlman retrouve Del Toro
Cela fait 20 ans que les deux hommes se connaissent. Ron Perlman fait partie de la distribution de tous les films du réalisateur et est aussi l’interprète de Hellboy dans les films du même nom.
Impossible donc, pour Guillermo Del Toro, de ne pas choisir Ron Perlman pour le personnage d’Hannibal Chau, un homme qui fait fortune dans la vente de morceaux de Kaiju sur le marché noir.
«C’est la cinquième fois que je travaille avec mon réalisateur préféré. C’est toujours un plaisir que de partager un projet avec lui», a mentionné l’acteur.
«Hannibal vend des morceaux et des organes des Kaiju à des clients particulièrement tordus. Il fait énormément d’argent grâce à ce commerce et doit être protégé de la colère des monstres.»
